Une bonne pédagogie commence par l’observation de ses élèves, cerner leur caractère, leur comportement, connaitre leurs attentes (en fonction de leur âge) ; tout cela fait qu’il n’y a pas un profil mais des profils. Un enfant ne perçoit pas l’apprentissage de la musique comme un adulte et il y a aussi des différences entre personne de même âge, liées à leur culture et à leur caractère différent. Quelque soit l’âge, il y a des élèves timides, introvertis, anxieux, calmes, turbulents, extravertis, sûrs d’eux…
Tous ces paramètres sont à observer et doivent être pris en compte pour aider les élèves à évoluer dans leur cursus.

On enseigne en s’appuyant sur ce que l’on a appris en tant qu’élève mais pas seulement, l’expérience en tant que professeur et musicien professionnel en apprend tout autant. L’envie de pratiquer un instrument pour la première fois, se fait sentir souvent dès le plus jeune âge, le désir de s’exprimer autrement que par la parole ou par les gestes. Ce désir, qu’il soit seulement motivé par la curiosité, ou qu’il soit déclenché par une envie puissante de s’exprimer, est en tous cas toujours sincère. Ce désir demande une attention toute particulière, lors du premier contact de l’élève avec une structure enseignante.

L’élève débutant n’ayant pas la notion du travail à fournir pour arriver à ses fins, il risque dans les premiers mois de son apprentissage d’être confronté à un problème qu’il n’avait pas envisagé : «je ne pensais pas que ça serait si difficile» phrase souvent entendue dans mes premières années d’enseignement. Pour éviter cette impression négative et démotivante, il est important de construire une méthode qui dissimule la difficulté. Il est important de faire jouer les élèves le plus tôt possible avec un répertoire adapté à leurs niveaux.

Se lancer dans l’apprentissage d’un instrument lorsque l’on n’a encore jamais pratiqué, est souvent liée à l’idée que l’on s’en fait :  en visionnant un clip, en écoutant son lecteur mp3, en écoutant la radio, en ayant vu un ami jouer, ou pour les plus grands, après un premier concert. Quelque soit le moteur déclencheur il est important de ne pas fragiliser ce premier contact avec l’apprentissage par une méthode trop dure ou trop rébarbative.

 La réussite est souvent liée à la persévérance et la persévérance est issue de la motivation. Motiver dans la durée est un élément à prendre en compte dans sa méthode pédagogique et l’expérience mène à penser qu’il n’y a pas «une méthode» pour tous, mais une méthode à adapter selon le profil de l’élève. La motivation naissante est fragile, le risque d’abandon est toujours possible si la méthode à suivre n’en tient pas compte. Il est vrai que l’approche des Musiques Actuelles se veut plus axée sur le partage de la culture que sur une visée élitiste.

Pour commencer à composer de la musique, nul besoin d’être un virtuose ou un grand lecteur. Avec quelques bases de solfège et quelques notions d’harmonie, l’élève doit avoir accès à des cours de composition pour créer sa propre musique. Très tôt l’apprentissage de la composition est possible et bien plus accessible que l’improvisation qui demandera beaucoup plus de travail.

 Les élèves les plus doués ne sont pas toujours les plus motivés au départ. Ne pas imposer mais plutôt donner envie. Prendre plaisir à apprendre, dissimuler la notion de travail sera plus adaptée à certains élèves, qu’ils soient adultes, adolescents ou enfants. Pour d’autres, la performance les stimule et le travail ne leur fait pas peur, dans tous les cas certains ont beaucoup de temps de libre,  d’autres moins. Tout cela est à prendre en considération pour mieux organiser la méthode et faire progresser les élèves dans les meilleures conditions.